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ISSN 2496-9346

dimanche 5 février 2012

Le vélocipède à neige et à glace

La locomotion a été l'un des grands thèmes scientifiques de la fin du XIXe siècle. Automobile, locomotive, aéroplane, steamer ou vélocipède ont connu des progrès permettant de parcourir toute la surface du globe quelque soit les conditions.
Dans l'article qui suit, extrait de La Science illustrée, est présenté un vélocipède à neige et à glace.


VELOCIPEDE A NEIGE ET A GLACE

Depuis que la vélocipédie a détrôné tous les autres genres de sports, que n'a-t-on pas imaginé pour diminuer les inconvénients des premières machines, défauts inhérents à l'état de la fabrication encore peu expérimentée ! Entre le vélocipède de l'ancien modèle et le bicycle à grande roue est venue se placer la bicyclette qui jouit des avantages de l'un et de l'autre.
La bicyclette permet d'atteindre et même de dépasser la vitesse du grand bicycle avec la stabilité et la sécurité du vieux vélocipède; aussi a-t-elle conquis rapidement l'estime générale. Les uns ne s'en servent que comme distraction ou pour satisfaire au goût du temps, mais pour d'autres, elle est un auxiliaireulile, presque un instrument de travail. C'est pour cela que les perfectionnements ont porté sur deux points différents : l'élégance et la solidité. De là proviennent la multitude des formes qui ont été essayées pour le cadre et la variété des dispositifs proposés pour obtenir la multiplication.
Mais la bicyclette ainsi conditionnée ne pouvait donner de bons résultats que sur des chemins unis et pour ainsi dire faits exprès ; les pavés, la route en mauvais état, les ornières étaient les ennemis des bicyclettistes. On parvint à augmenter le champ d'exploration du nouvel engin par l'invention du caoutchouc creux auquel succéda presque immédiatement le pneumatique et ses variantes. Des essais ont même été tentés pour remplacer le pneumatique trop fragile par des systèmes mécaniques à ressorts, mais ils ne semblent pas avoir donné de bien bons résultats.
Après avoir rendu la bicyclette apte à rouler sur toutes sortes de terrains, on a cherché à étendre le même principe pour marcher à la surface de l'eau et dernièrement on fit beaucoup de bruit autour d'une bicyclette nageante.
Aujourd'hui, il nous vient d'Amérique une bicyclette qui peut fonctionner sur la neige et la glace. C'est de l'Erié, où les longs hivers privent les bicyclettistes de l'emploi de leurs machines ordinaires, que nous arrive cette invention. Aujourd'hui, l'on peut jouir d'une piste de glace toute l'année, aussi le nouvel appareil permettra-t-il aux patineurs bicyclistes de cumuler les deux plaisirs.


Cette machine, brevetée par M. Jonas Schmid, est représentée par la figure ci-contre. Le cadre est tabulaire de façon a être plus léger; l'arrière se termine par un axe sur lequel pivote un support ; à celui-ci est fixé un sabot en alignement avec la roue motrice. A l'avant du cadre se trouve, monté sur billes, le gouvernail dont la partie inférieure est terminée par un sabot recourbé; cette forme rend la direction plus sensible et plus facile. La roue motrice a une jante d'acier avec des pointes qui lui permettent de s'enfoncer dans la neige ou la glace ; elle reçoit le mouvement des pédales par l'intermédiaire d'une chaîne. Le dispositif qui maintient la roue forme une fourche entre les branches de laquelle elle s'engage, et lui-même est relié au cadre par un ressort droit. Celui-ci est pris, à peu près à son centre, par une goupille qui fait partie d'un levier coudé dont l'axe de rotation est sur l'arrière du cadre et dont la poignée, qu'on peut fixer à telle hauteur qu'on veut par une cheville et une. crémaillère, est aussi basse que possible. Si la machine doit être employée sur la glace, on adapte aux sabots dont nous avons parlé les patins représentés par la figure. A cet effet, ceux-ci sont munis de brides, de saillies et de vis de pression qui permettent de les fixer ou de les enlever avec la plus grande facilité. D'après l'inventeur, cette machine peut être conduite avec facilité et rapidité, et de plus elle se laisse diriger dans la perfection.

Paul Perrin 

Source: Gallica

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